Monsanto : près de chez nous !

   Et non, ce n’ait pas une fiction ou un remake du film d’horreur « ça s’est passé près de chez vous » mais bel et bien une réalité. L’entreprise américaine bien connue, leader dans le domaine des plantes génétiquement modifiées et des pesticides qui vont avec, s’implante en France et plus particulièrement dans le Sud pour développer son activité de recherche sur les semences de légume. En effet depuis 2000, suite au rachat de Seminis et De Ruiter, Monsanto recentre son activité sur les semences pour grandes culture et semences potagères avec un investissement de 10% de son CA global de 15,8 milliards d’€ en 2014 (+6,8% que 2013). En France son activité est établie sur quatre stations :

-Station de Nîmes (Gard) 30Ha dont 3,5Ha couvert pour salade concombre carotte melon

-station de St Andiol (Bouches du Rhône) pour la recherche sur la tomate

-Autry le Châtel (Loiret)

-Nerac (Lot-et-Garonne) pour le melon charentais


   Outre la toxicité des OGM qui n’ait plus à prouver depuis l’étude Séralini de 2012, cette présence directe sur notre territoire pose plusieurs questions. Pour l’instant, la France résiste encore aux OGM mais pour combien de temps… sachant le lobbying de ces multinationales agroalimentaires sur nos dirigeants en particulier à travers des projets de traités déjà bien avancés comme le TAFTA. Si ce genre de traité passe, alors les stations locales se mettront à coup sûr à faire des OGM locaux à tout va ! En attendant cette échéance, Monsanto pourra continuer son hold-up sur le vivant en proposant des semences dérivées de nos variétés locales toujours plus standardisées, qui s’affaibliront d’année en année obligeant un recours toujours accrus aux pesticides qu’il s’empressera de nous proposer !


   De plus cette présence locale implique l’emploi de personnes locales. Ainsi dans la lutte qui nous oppose à ces rouleaux compresseurs de la petite agriculture, on risque de nous servir l’argument de la lutte contre le chômage et les retombées économiques de ces usines sur nos régions. Pour la station de St Andiol, se sont presque une centaine de personnes qui y travaillent déjà…


   Restons vigilants ! Continuons à défendre nos variétés de semences locales et notre liberté de les ressemer ! Ces différentes luttes (OGM, semences, défense de l’autonomie paysanne), au cœur de l’action de la confédération paysanne, peuvent converger vers la résistance au TAFTA.


Isabelle Ivol, maraîchère.


Source : http://vegetable.fr/2014/11/04/monsanto-concentre-sa-recherche-potagere-a-saint-andiol-13-pour-mardi-4/